Pays : France
Durée : 1h43
Genre : Action
Sortie : 3 janvier 2018
Réalisateur : Yann Gozlan
Distribution : François Civil, Olivier Rabourdin, Manon Azem, Samuel Jouy
Histoire : Tête brûlée, accro aux sensations fortes, Tony ne vit que pour une seule chose : devenir pilote professionnel de moto superbike. Jusqu'au jour où il découvre que la mère de son fils est liée à la pègre manouche. Seule issue pour la sortir de cet engrenage : mettre ses talents au service des truands. Pilote de circuit le jour, go-faster la nuit, Tony est plongé dans une spirale infernale qui le mène au bord de la rupture…
Auteur de deux films aux partis-pris forts mais non exempts de défauts (Captifs puis Un homme idéal), Yann Gozlan touche au but avec Burn out en signant un modèle de série B qui accomplit presque tout ce qu’elle entreprend.
Nous plongeant dans un univers étonnamment peu exploité au cinéma (le mondes des deux roues en mode conduite sportive), le jeune cinéaste annonce d’entrée la couleur avec une séquence d’ouverture qui fixe les règles narratives de son récit : Burn out sera un film de mise en scène ou ne sera pas. Avec un travail sur le son absolument étonnant qui rappelle ce qu’il avait su faire sur son excellent court-métrage, Echo, Gozlan nous entraîne au cœur même d’une course de motos en étant littéralement dans la tête de son héros (François Civil, parfait et promis à jouer les héros du cinéma français si on veut bien lui en donner l’opportunité). Le film n’a pas débuté depuis une poignée de minutes que l’on se sent déjà dans une zone de confort artistique très inhabituelle pour une production de genre française. Et ce confort, on ne va pas le quitter tant la suite des festivités est du même acabit.
Sur une intrigue certes très (trop parfois) classique qui respecte l’univers du film noir, Burn out file presque aussi vite que le puissant destrier de son pilote accroc aux sensations fortes. Le récit jongle ainsi habilement avec les figures imposées (les méchants sont tous sauf caricaturaux), sème régulièrement les embûches sur le parcours de son personnage principal l’obligeant à des choix de plus en plus complexes. D’où une vraie empathie qui s’instaure autour de ce jeune homme pris entre son rêve de devenir pilote de course et son obligation de faire des go fast la nuit pour rembourser la dette de son ex-compagne dont il est toujours amoureux (magnifique Manon Azem, capable de faire exister un personnage fort en une poignée de dialogues et regards).
Et le film de tirer parfaitement de cet état de fait lors des séquences d’action qui prennent une dimension supplémentaire. Brillamment mises en scène, maximisant à chaque fois un budget que l’on imagine restreint pour ce type de production, elles sont évidemment le clou du spectacle et ne déçoivent jamais si ce n’est une que l’on aurait aimé voir moins écourter. Et quand l’action ne se passe pas en moto, Gozlan s’offre dans un univers que le Carpenter de New York 1997 n’aurait pas renié, une époustouflante course-poursuite à pieds intégralement shootée en plan séquence. Un tour de force impressionnant à l’image d’un film épatant qui donne envie de croire en des jours meilleurs pour le genre.
Publié le 03/01/2018 par Laurent Pécha