Les Ensorceleuses (1998) de Griffin Dune
À l’image d’une Elisabeth Moss dont on avait parcouru la filmographie au moment de la sortie de The Free world, Evan Rachel Wood a débuté au cinéma très tôt. Dès l’âge de 7 ans, on la retrouve dans divers téléfilms, mais la première fois où l’on peut la remarquer au cinéma, c’est aux côtés de Sandra Bullock et Nicole Kidman. Dans cette comédie fantastique qui n’a pas laissé un grand souvenir, les deux stars jouent des sœurs sorcières qui ont le malheur de voir tous leurs amoureux mourir dès qu’elles débutent une relation. L’occasion d’apercevoir la jeune Wood qui incarne la fille de Sandra Bullock tout en rêvant de ressembler à sa tante. Avec des marraines et modèles de cette trempe, la jeune actrice était déjà sur de bons rails.
Thirteen (2003) de Catherine Hardwicke
Vu son âge à l’époque (15 ans), Evan Rachel Wood continue à jouer des teenagers. Sauf que cette fois-ci, elle le fait dans un film coup de poing qui lui permet de montrer toute l’étendue de son talent. Face à Holly Hunter, immense partenaire de jeu, elle incarne un ado rebelle en perdition. Dirigée par la future et inspirée réalisatrice de Twilight, la comédienne montre à voir un des portraits de jeune les plus saisissants de réalisme des années 2000.
Les Disparues (2003) de Ron Howard
Un an auparavant, Wood avait déjà connu les honneurs de donner la réplique à un acteur prestigieux (Al Pacino dans Simone où elle jouait sa fille). Mais avec le film de Ron Howard, elle débarque vraiment dans le cinéma de studio. Marchant sur les traces de la Natalie Wood de La Prisonnière du désert, elle est la jeune fille enlevée que sa mère, incarnée par la toujours impeccable Cate Blanchett et un Tommy Lee Jones bien barré vont tenter de retrouver. Un curieux western qui respecte les codes tout en tentant d’étonnants et pas très digestes mélanges (la partie surnaturelle à base de vaudou). Du Ron Howard classique en quelque sorte, rarement capable de vraiment transcender son récit à quelques exceptions près (on ne dira jamais assez à quel point Rush est un très grand film).
King of California (2007) de Mike Cahill
Les rôles de fille, c’est un peu le leitmotiv d’une grande partie de la carrière d’Evan Rachel Wood. Et la demoiselle sait parfaitement le faire. Après avoir eu Holly Hunter comme maman, Kevin Costner comme papa (dans le très beau mélo, Les Bienfaits de la colère). Ici, c’est Michael Douglas qui joue son père et le duo fonctionne très bien. Il est même le seul vrai intérêt de découvrir ce King of California, passé complètement inaperçu en France (moins de 30 000 entrées).
Across the universe (2007) de Julie Taymor
Enfin, Evan montre qu’elle peut jouer autre chose que la fille de. Dans cette comédie romantique musicale, l’actrice est au centre d’une love story qui, à l’image de son affiche, touche au cœur. Porté par la musique des Beatles, le film de la trop rare Julie Taymor (Frida), Across the universe ne laisse vraiment pas indifférent. Il frise plus d’une fois la sortie de route avec son aspect gros karaoké frénétique mais l’implication et la sincérité des comédiens emportent le morceau. Et le film permet aussi de découvrir une facette supplémentaire d’Evan Rachel Wood : la demoiselle sait (bien) chanter.
The Wrestler (2008) de Darren Aronofsky
La preuve que les grands rôles marquants ne dépendent pas d’une présence importante à l’écran. En interprétant (encore) la fille délaissée de Mickey Rourke, catcheur professionnel en perdition, Evan Rachel Wood n’a quelques séquences pour briller. A fleur de peau, l’actrice s’y montre bouleversante et la relation filiale qu’elle entretient avec ce père absent en quête de rédemption reste l’une des plus belles que l’on ait pu voir au cinéma au cours de la décennie écoulée.
Whatever works (2009) de Woody Allen
On pourrait voir Whatever Works comme la consécration du talent de la comédienne puisqu’elle est l’héroïne d’un Woody Allen. Seulement si le duo qu’elle forme avec Larry David, en clone du cinéaste, se montre attachant, le film reste un opus trop mineur du réalisateur new-yorkais. On prend le pari que personne ne vient le citer lorsqu’il s’agit de citer les œuvres récentes marquantes du maestro.
True blood (2009-2011)
Si le cinéma ne se montre pas assez généreux, direction la série télé. Et les fans de la série True blood peuvent confirmer que ce choix fut des plus judicieux pour Evan Rachel Wood. Avec ce rôle récurrent (qui apparaît dans 3 saisons de la série) de reine des vampires de Louisiane, l’actrice marque avec son aplomb et sa sensualité durablement les rétines. Une belle pioche qui a dû lui donner des idées pour la suite (rendez-vous plus bas pour l’apothéose).
Les Marches du pouvoir (2011) de George Clooney
Retour à la case « je remplis bien le cadre à côté des stars masculines » avec le bancal film de Clooney qui explore les dessous des campagnes politiques. La comédienne fait le job dans la partie « love interest » face à à la coqueluche du moment, Ryan Gosling. Même si on peut évidemment regretter que le scénario ne lui offre pas grand-chose d’autre.
Westworld (2016-2018)
Après quelques comédies romantiques où elle sait toujours se mettre en évidence (comme dans notre film de la semaine, Barefoot, où son personnage évoque tout autant Rain Man que Cendrillon) et des drames n’ayant pas eu les joies de sorties salles (françaises), Evan Rachel Wood trouve en 2016 à la télévision le rôle qui l’a fait connaître du grand public. En incarnant Dolores Abernathy dans Westworld (on n’en dit pas plus pour ceux qui n’ont toujours pas vu la série) l’actrice devient quasi instantanément culte et son regard bleu perçant n’a pas fini de nous troubler.
Publié le 07/07/2018 par Laurent Pécha