10- Avengers : l’ère d’Ultron (2015) de Joss Whedon
Les sirènes du blockbuster. Pas le genre de la maison Delpy, farouchement attachée à un cinéma indépendant qui a des choses à dire. Mais, sans doute la curiosité et pourquoi pas l’occasion d’avoir un joli salaire à la clé et la voilà projetée contre toute attente dans l’univers des super-héros Marvel. Un rôle hyper furtif de formatrice à la dure (c’est elle qui va former la future veuve noire incarnée par Scarlett Johansson) qui lui va plutôt bien mais qui ne lui laisse pas vraiment le loisir de jouer. Pour preuve, si vous vous assoupissez quelques instants, vous ne savez qu'elle est dans le film !
9- Le Loup-garou de Paris (1997) d’Anthony Waller
On va le ranger dans la carrière hollywoodienne même si le film est une co-production internationale. Car, le plaisir d’évoquer ce bon vieux nanar est trop bon. Après le classique de John Landis qui se situait à Londres, on est projeté dans un Paris d’opérette (ah cette séquence d’ouverture au bord de Notre Dame où la première victime n’est autre qu’un Thierry Lhermitte ridiculeusement grimé). Le scénario essaye de rattacher n’importe comment les bouts, les effets spéciaux sont ridicules, l’acteur principal insipide, mais au milieu de ça, Julie y croit dur comme fer. En immense pro, elle donne tout et force le respect. Serafine Pigot forever !
8- Etats de choc (2007) de Jieho Lee
On retrouve dans ce film choral passé totalement inaperçu Julie Delpy aux côtés d’un sacré casting de stars (du moins à l’époque) : Brendan Fraser, Sarah Michelle Gellar, Forest Whitaker, Andy Garcia, Kevin Bacon. La comédienne joue avec ce dernier. Elle n’a pas grand-chose à défendre, tombant vite dans le coma. Mais on comprend aisément comment Bacon tombe sous son charme.
7- Les Trois mousquetaires (1993) de Stephen Herek
La première apparition US de la comédienne. Elle reprend le rôle de Constance déjà incarné par le passé par de sacrés plantes dont une certaine Raquel Welch. Elle s’y montre à son avantage, étant physiquement parfaite pour le rôle. Malheureusement, cette adaptation du roman d'Alexandre Dumas sacrifie totalement le personnage, ne lui laissant que des miettes pour exister.
6- Investigating sex (2001) d’Alan Rudolph
Un réalisateur tendance dans les années 80-90, un joli casting : Dermot Mulroney, Neve Campbell, Nick Nolte, Jeremy Davies, Robin Tunney, Alan Cumming, Terrence Howard. Et au milieu, notre Julie Delpy national. On pense qu’elle va vite disparaître après un numéro grande gueule de maîtresse éconduite. Mais elle revient aux affaires dans la longue séquence finale et domine tout ce beau monde avec une intensité de jeu impressionnant. Sinon, le film est assez mauvais et on comprend aisément qu’il soit resté inédit dans nos contrées.
5- Waking life (2001) de Richard Linklater
Entre des épisodes de la saga Before, le trio Linklater-Hawke-Delpy aime se retrouver. Dans ce curieux film d’animation, Linklater anticipe quelque part le couple que va finir par former ses deux acteurs dans la trilogie. On les voit au lit philosopher sur le sens de la vie. C’est très verbeux, mais la séquence prend désormais une autre saveur depuis la fin (provisoire ?) des Before.
4- Broken flowers (2005) de Jim Jarmusch – Le teckel (2016) de Todd Solondz
Un rôle ultra court (à peine deux minutes) mais essentiel pour le récit. L’actrice incarne la maitresse de Bill Murray, celle qui le quitte au début tant elle ne supporte plus la situation d’un homme qui ne veut pas s’engager. C’est elle ainsi qui déclenche le formidable road movie introspectif orchestré par Jim Jarmusch. Et elle le fait avec tempérament, un trait de caractère qui sied si bien à la comédienne au cinéma comme dans la vie.
Autre figure forte du cinéma indépendant américain, Todd Solondz offre un rôle plus consistant à la comédienne dans Le Teckel. Dans ce film à sketchs, Julie Delpy se sent comme une poisson dans l’eau, l’ironie mordante du réalisateur de Happiness lui offrant tout le loisir de jouer les fortes en tête.
3- The Bachelors (2017) de Kurt Voelker
Comme nous l’a avoué son réalisateur, qui d’autre aurait pu interpréter ce rôle de prof de français luttant contre le spleen d'une vie qui ne l'a pas épargnée ? Aux côtés de J.K. Simmons, Julie Delpy forme un couple de cinéma aussi improbable que touchant. Et le film donne l’occasion à l’actrice de s’offrir quelques mémorables scènes de comédie à l’image de ce dîner où elle imite les poissons comme personne.
2- Killing Zoé (1993) de Roger Avary
Son deuxième film américain et l’un de ses plus forts. Son personnage donne son nom au titre, preuve de son importance capitale dans le récit. Pour perpétrer la tradition de l’actrice européenne et notamment française qui se désape facilement, la comédienne est particulièrement dévêtue au cours de la longue séquence d’ouverture. Il faut dire qu’elle joue une employée de banque qui est également call-girl à ses heures perdues. Face à Eric Stoltz et un Jean-Hugues Anglade déchaîné, Julie Delpy fait front et impose un personnage marquant malgré finalement peu de scènes à son actif.
1- Before sunrise (1995) / Before sunset (2004) / Before midnight (2013)
La trilogie des Before. Commencée presque dans un relatif anonymat, elle n’a cessé de grandir dans le cœur des fans de plus en plus nombreux au fil des ans. Une œuvre collaborative rare entre Richard Linklater et ses deux acteurs principaux (Ethan Hawke et Julie Delpy) devenus tout autant auteurs que leur metteur en scène. Rarement le cinéma n’aura su aussi bien parler des rapports amoureux et de relations complexes entre hommes et femmes. Les deux comédiens ont beau avoir eu des carrières prestigieuses, beaucoup (les plus romantiques d’entre nous) feront avant tout référence à cette trilogie-là à l’heure du souvenir.
Publié le 14/12/2017 par Laurent Pécha