Pays : USA
Durée : 2h21
Genre : Action, espionnage
Sortie : 11 octobre 2017
Réalisateur : Matthew Vaughn
Distribution : Taron Egerton, Colin Firth, Mark Strong, Julianne Moore, Halle Berry, Channing Tatum, Jeff Bridges, Pedro Pascal
Histoire : Après qu'une bombe ait détruit leur quartier général, les agents du Kingsman font la découverte d’une organisation alliée nommée Statesman, fondée il y a bien longtemps aux USA. Face au danger, les deux services d’élite n’auront d’autre choix que de s'assembler pour sauver le monde des griffes d’un impitoyable ennemi.
A la surprise générale, Kingsman : services secrets avait fait un carton au box-office mondial en amassant la somme impressionnante de 414 millions de dollars pour un budget presque ridicule dans l’univers des blockbusters actuels de 81 millions. Une réussite d’autant plus enthousiasmante que le film de Matthew Vaughn s’était avéré excellent. Pour Kingsman : le cercle d’or, la même équipe est de retour avec cette fois une attente terriblement accrue et le risque de décevoir. Verdict sans appel : on a bien eu tort de s’inquiéter ! On entre ici dans le cercle rare des suites supérieures à l’original.
Sans doute grâce à son passé de producteur (il fut derrière les premiers succès de son pote Danny Boyle), Matthew Vaughn semble être un cas d’espèce dans l’univers hollywoodien. Le genre de bonhomme à qui on ne l’a fait pas et qui garde une intégrité artistique totale alors même qu’il n’a pas (encore) le poids artistique de ses glorieux aînés (Spielberg, Scorsese et consorts) qui, eux, sont seuls maîtres à bord. Le monsieur est ainsi capable de claquer la porte d’une franchise quand la direction ne lui plaît totalement (X-men). Bref, Vaughn a du caractère et surtout sait ce qu’il veut.
C’est donc en toute logique que Kingsman : le cercle d’or ravit les fans de la première heure en respectant l’univers fun et totalement décomplexé de son prédécesseur tout en appuyant sévèrement sur le champignon sans pour autant vouloir exagérément en mettre plein la vue. S’engouffrant avec bonheur dans un créneau que la saga Bond a malheureusement laissé de côté depuis l’arrivée de Daniel Craig en agent 007, Vaughn et sa team renouent avec les grandes heures du film d’espionnage dévoué au divertissement pur et dur.
On a ainsi le droit à tout ce que l’on a pu aimer au millénaire précédent : une menace mondiale aussi alambiquée que redoutable, un méchant haut en couleurs offrant l’occasion à Julianne Moore de s’amuser comme une folle et de tenir aisément la comparaison avec le joyeux cabotinage de Samuel L. Jackson, son devancier dans l’exercice, des gadgets aussi réjouissants que brillamment mis en avant (le lasso laser de Pedro « whiskey » Pascal) sans oublier des séquences d’action improbables et totalement spectaculaires (la dernière demi-heure du film est juste MONUMENTALE).
Dopé par un casting 5 étoiles (même si on aurait aimé que Jeff Bridges et Channing Tatum soient nettement plus exploités), un guest prestigieux qui s’éclate littéralement et dont toutes les apparitions s’avèrent hilarantes et le retour, même le plus improbable, des comédiens du premier, Matthew Vaughn a décidé de se lancer dans le blockbuster expérimental. Celui où la caméra est Roi et où aucun plan n’est impossible. C’est simple, le monsieur ose tout et va très, très loin à l’image d’une séquence sexuellement osée dont on se demande encore comment elle a pu finir dans le montage final. Il a aussi conscience d’avoir placé la barre très haute dans le premier film avec sa scène cultissime du massacre dans l’église et y répond avec une inventivité sidérante au cours d’un combat dantesque en plan séquence, festival olympique du plan qui déglingue la rétine.
Sorte de croisement visuel entre le cinéma de Sam Raimi et de Tsui Hark, Kingsman : le cercle d’or installe définitivement la saga dans les sommets du divertissement grand public de qualité tout en donnant furieusement envie que Matthew Vaughn n’arrête plus cette cure de jouvence euphorisante qu’il insuffle à Hollywood et qu’on est plus que pressé de revoir dans Kingsman 3 ou toute autre production que le monsieur voudra bien réaliser.
Publié le 29/09/2017 par Laurent Pécha