Lucas a vingt-deux ans, il joue en amateur dans le club de football local, vit chez ses parents, et ne semble pas pressé de gagner son indépendance. Son frère Théo, dix-sept ans, est en classe de première et n'a confié son attirance pour les garçons qu'à Lucas. Sa différence le contraint à une pesante discrétion. Un soir, poussé par son besoin d’affection et malgré les mises en garde de son aîné, il décide de rejoindre Henry, un homme rencontré sur Internet.
Impossible d'avoir une liste ne serait-ce qu'exhaustive des (excellents) films mettant en scène des frères au cinéma : À l'est d'Eden d'Élia Kazan, Sur les quais du même réalisateur, Rocco et ses frères,... C'est donc dans les pas d'illustres aînés que s'aventure notre court de la semaine, Passer les champs. Au delà de la thématique fraternelle, ce court se retrouve aussi sur d'autres fronts. Avec cette campagne magnifiée et personnifiée, on ne peut s’empêcher de penser à l’œuvre de Raymond Depardon et cette description franche de la ruralité. Impossible également de ne pas évoquer l'univers du teenager movie. Loin des poncifs du genre, c'est plutôt du côté du cinéma de Gregg Araki que lorgne Camille Melvil et Fabien Cavacas, en choisissant de dépeindre l’éveil amoureux de jeunes vivant en zone rurale. Cette hybridation de genres, entre réalisme social et chronique adolescente font de Passer les champs un court hybride passionnant.
Publié le 05/10/2018 par Paul Hermant