Le premier film vu au cinéma

ET. J’avais 6 ans. Mon père m’a emmené le voir au cinéma. Et j’ai pleuré, pleuré. Je n’ai pas accepté la fin du film. Je ne voulais pas qu’il retourne sur sa planète. C’était complètement ridicule à mes yeux. ET aurait dû rester avec Elliott. Je ne me souviens plus être assise dans la salle de cinéma, mais je me rappelle parfaitement le retour en voiture à la maison et le fait que j’étais inconsolable.

3 ans plus tard, Retour vers le futur sortait et ce fut là aussi un immense souvenir. Le film m’a complètement retourné le cerveau et je me souviens de la conversation avec mon père afin d’analyser et d’essayer de prendre à défaut les boucles temporelles du scénario. Ce fut ma première conversation philosophique importante de ma vie.  Comme beaucoup de jeunes norvégiens à l’époque, j’étais totalement attiré par les films américains.

Le film que tu as toujours voulu voir mais que tu n’as jamais vu.

Il y a tant de films que je sais que je dois voir. Des films pas faciles d’accès ou des classiques incontournables. Comme Le Cuirassé Potemkine ou Stalker. Mais tous les samedis ou dimanches, quand je me mets dans mon canapé, je fais « euh non », je vais plutôt revoir Big Lebowski. J’ai donc un paquet de classiques que je dois voir. Et je dis bien que je dois voir et non pas que je veux voir (rire).

Ce qui est amusant aujourd’hui, c’est la perception d’un classique du cinéma. J’enseigne à l’université actuellement. A mon époque, les grands classiques que l’on étudiait, c’était Citizen Kane, Le 7^ème sceau, Casablanca. Désormais, c’est Pulp fiction (éclat de rire).

Le film que tout le monde a vu sauf toi.

Je me souviens que lorsque j’étais adolescente, tout le monde avait vu Dirty dancing. Moi, ce film me donnait envie de vomir. J’étais en totale opposition avec tout le background féministe que véhiculait le film. Quand les filles sortaient voir ce film avec des garçons, ça ne parlait que de soutien-gorge et rouge à lèvres et j’étais opposée à tout ça à l’époque. Mais j’ai fini par le voir plus tard.

Et ?

(grimace). C’est un film ! Je suis sans doute trop cynique.

Le film que tu as l’impression d’être la seule (ou presque) à avoir vu.

Il y en a tellement pour nous. Vous savez les films norvégiens sont parfois vus que par 2000 personnes.

Le film que tu regrettes d’avoir vu.

Oh, Cloud Atlas !

Le film qui te colle à la peau.

Il y en a tellement. Je me souviens d’un film en particulier. Un ami me demande d’aller voir un film en festival en me disant que le montage est absolument incroyable. Je ne sais rien du film, même pas son titre quand je rentre dans la salle. La séance était à 10 heures du matin. On était que trois personnes. Je m’assoie sans savoir quel genre de film allait être projeté. Et c’était Requiem for a dream. A la fin, je ne savais si je devais pleurer ou vomir. C’était tellement violent. Le film ne semble jamais finir. Il ne cesse de pousser vos limites. J’étais détruite. Ce fut une pure expérience cinématographique. Je déteste les bandes annonces qui vous montrent presque tout le film. Il y a même qui vous dévoile le dernier plan du film.

Le film que tu dis que tu aimes en public mais en fait pas vraiment.

(longue hésitation). Mais je suis si honnête (rire). Bon, peut-être qu’il s’agit d’un film norvégien. Nous sommes si peu nombreux. On se connaissait presque tous. Je n’ai pas envie de blesser quelqu’un. Donc, j’ai bien du dire une ou plusieurs fois que j’aimais tel film norvégien alors qu’en fait c’était super chiant.

Le film que tu peux revoir (presque) sans cesse.

Big Lebowski est une choix évident. Withnail & I serait une autre possibilité. Ce sont deux films si amusants. Des bons dialogues et de bons acteurs.

Le film qui t’a donné envie de changer de vie.

C’est une trop grande responsabilité pour un film. Mais on pioche toujours un peu à droite ou à gauche dans un film pour s’en inspirer dans la vie de tous les jours.

Le film que tu aimes mais que tu sais que tu ne le reverras jamais.

Sans doute Requiem for a dream. Je n’ai pas envie de revivre l’expérience.

Le film le plus drôle du monde.

On en revient aux deux films que je peux revoir sans cesse : Big Lebowski et Withnail & I.

Le film le plus effrayant du monde.

Je suis très portée sur les classiques des 70’s. Je dirai Shining. Je suis une fan. Ok, c’est sorti en 1980 mais ça a le style des années 70.  Je me souviens aussi d’avoir particulièrement terrifiée quand j’ai vu Seven.

Le film qui t'a fait le plus pleurer.

Quand j’étais adolescente et très romantique, j’ai énormément pleuré sur Cinéma Paradiso. Ma vie de chien de Lasse Hallström est également en bonne place.

La scène dont tu ne te lasses jamais.

Quand j’avais 15 ans et que je voulais vraiment avoir un petit ami, il y avait la fameuse scène du champ de coquelicots dans Chambre avec vue . Il y a plus récemment Fight club. La séquence dans l’hôtel quand le twist est révélé. J’ai adoré ne rien voir arriver. J’étais le public parfait.

La réplique de cinéma que tu connais par cœur.

« here, hare, here » dans Withnail & I.

La réplique de cinéma que tu aimerais connaître par cœur.

Dans une soirée, j’aimerai pouvoir réciter le dialogue d’ouverture d’un film japonais. Soudain, je pourrai parler japonais. Ce serait amusant. Par exemple, de me mettre à réciter une longue réplique des 7 Samouraï.  

La place idéale pour voir un film au cinéma.

Deux rangs devant la rangée du milieu. Et au centre.

Le dernier film vu.

C’était la saison 2 de Stranger things. J’ai adoré.

Le film de 2018 que tu attends le plus.

Annihilation d’Alex Garland avec Natalie Portman. J’ai lu le roman et je suis curieuse de voir ce que cela va donner. Surtout qu’en plus, je suis une grande fan de films de science-fiction.

Le film de 2028 que tu attends le plus.

Oh, j’attends impatiemment de voir le 4^ème film de Kjersti Steinsbø. Il parait que cela va être incroyable (rire). Ce sera un film international avec des acteurs venus des quatre coins du monde et tourné un peu partout sur la planète.