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Dealers en tout genre

Top 10 des films de trafic

Dans The Line, disponible en exclusivité sur e-cinema.com depuis le 9 mars, on découvre le sombre business du trafic de migrants. L'occasion de se rappeler que le cinéma s'est souvent servi de ces commerces illégaux pour créer des histoires marquantes. Voici une revue d'effectif des différents trafics que le 7ème art a déjà abordé avec à chaque fois un digne représentant du genre.

ESCLAVES

12 years a slave (2013) de Steve McQueen

On commence notre top par un titre des plus prestigieux. Lauréat de l’Oscar du meilleur film en 2014, 12 years a slave est toujours à date le dernier film du talentueux Steve McQueen. Le cinéaste y démontrait une capacité à imposer une vision sans concession de l’esclavagisme. D’un sujet maintes fois traité au cinéma (et souvent pas toujours très bien même par les meilleurs, à l’image d’Amistad de Spielberg), McQueen parvient en optant pour la manière forte et crue à nous faire ressentir (presque physiquement) le douloureux chemin de croix de Solomon Northup (formidable Chiwetel Ejiofor) vers la liberté et la réhabilitation.

12 years a slave (2013) de Steve McQueen

 

ARMES

Lord of war (2005) d’Andrew Niccol

Avant de se plonger dans le film de Niccol, un tour du côté du formidable documentaire, Le Cauchemar de Darwin, est fortement conseillé. Lord of war peut en effet être vu comme la version fictionnelle de ce que Huber Sauper dénonçait deux ans auparavant. Porté par un Nicolas Cage en feu, pas loin d’être au sommet de son cabotinage contrôlé, ce pamphlet aux dialogues savoureux dresse un constat saisissant des trafics d’armes qui sévissent en Afrique depuis presque la nuit des temps.

lord of war d'andrew niccol

 

DROGUE

Maria, pleine de grâce (2004) de Joshua Marston

Un choix pas facile à faire qui aboutit à un film surprenant. Dans un domaine que le cinéma a très souvent illustré, le film de Joshua Marston fait office de sacré outsider. Petit film en comparaison d’œuvres prestigieuses comme Scarface, French connection ou encoreTraffic, Maria, pleine de grâce (titre et poster absolument superbes) se consacre totalement au trafic de drogue et l’éprouvant sort d’être une mule (ces gens qui avalent des capsules de drogue pour les faire passer la douane américaine au risque de se faire arrêter ou pire mourir d’overdose si le produit se répand dans leur corps). Transcendé par la performance exceptionnelle de la jeune Catelina Sandino Moreno (tellement sous-exploitée au cinéma et à la télé depuis), Martson signe une œuvre coup de poing à l’image de cette séquence particulièrement insoutenable où Maria doit avaler une à une les capsules de drogue.

 

PROSTITUÉES

 

Taken (2008) de Pierre Morel

Il y a une règle que tout trafiquant se doit de respecter : ne jamais toucher à un cheveu de la fille de Liam Neeson. Sinon, il va prendre son téléphone, balancer des punchlines mémorables et finira par vous faire passer de vie à trépas dans d’atroces souffrances. Dans Taken, film d’action bourrin (n’en déplaise à sa star qui à l’époque ne voyait pas le film comme ça), l’ex-agent de la CIA, Bryan Mills, met Paris à feu et à sang pour récupérer sa fille enlevée et sur le point d’être vendue comme prostituée. On en profite pleinement car c’est le seul film visible de la saga !  

Taken (2008) de Pierre Morel

 

DIAMANTS

Blood diamond (2006) d’Edward Zwick

Méconnu dans la filmographie de Leonardo DiCaprio, car notamment coincé entre ses nombreuses participations avec Scorsese, Blood diamond mérite vraiment qu’on se replonge dedans. Sachant parfaitement allier film à message (la dénonciation de ces trafics de diamants qui se font sur le sang de jeunes africains exploités), romance (l’attachant couple que l’acteur forme avec la magnifique Jennifer Connelly) et film d’aventures explosifs (les séquences d’action ont une force peu commune), Edward Zwick retrouve ici l’inspiration (sans toutefois l’égaler) de son chef d’œuvre, Glory.

Blood diamond (2006) d’Edward Zwick

  

ALCOOL

Des hommes sans loi (2012) de John Hillcoat

Un trafic qui aura permis à Hollywood d’inventer de nombreuses histoires dont le point d’orgue est à coup sûr Les Incorruptibles. Et pourtant, on le laisse de côté car le film d’Hillcoat se consacre bien plus aux rouages de ce trafic que ne le fait de De Palma. Avec son casting impressionnant (Hardy, LaBeouf, Pearce, Chastain, Clarke, Wasikowska), Des hommes sans loi nous plonge dans le monde des bouseux de la prohibition et retrouve les codes du western tout en imposant des séquences violentes particulièrement graphiques. Pas forcement reconnu à sa juste valeur à sa sortie, le film mérite une nouvelle vision. On vous l’assure : il a pris de la bouteille !

Des hommes sans loi (2012) de John Hillcoat

 

ORGANES

Captifs (2010) de Yann Gozlan

Premier film d’un cinéaste français que l’on apprécie beaucoup (voir nos articles publiés au moment de la sortie en début d’année de son dernier film, Burn out : ici, ici et ici), Captifs entraîne une Zoé Felix épatante dans un voyage aux confins de l’horreur. Comme le titre du film l’indique notre héroïne va être enlevée par des criminels ayant besoin de corps pour leur juteux trafic d’organes. Commence alors un éprouvant récit montrant comment la jeune femme et ses compagnons de cellule vont tout faire pour échapper à leur funeste sort. Si l’originalité du sujet n’est pas le point fort du film, sa technique, impressionnante, et sa capacité à jouer avec les clichés du genre assurent une efficacité indéniable et laissent entrevoir des promesses qui ont donc été tenues depuis.

 

FAUX BILLETS

Police fédérale Los Angeles (1985) de William Friedkin

Le meilleur film de ce classement. Si Friedkin aurait pu légitimement faire un doublé avec French connection dans la section drogue, il n’a ici aucune concurrence possible. Son Police fédérale Los Angeles dont on préfère mille fois le titre original si poétique (To live and die in L.A.) est un des maîtres étalons du genre. Encore plus daté qu’à son époque (si vous cherchez une œuvre ciné reflet des années 80, c’est LE film à sélectionner), To live and die in L.A. offre tout ce que l’on peut attendre d’un immense polar : un héros borderline (William Petersen), un méchant magnétique (Willem Dafoe), des scènes d’action monumentales dont la culte poursuite en voitures à sens inverse sur l’autoroute, et un retournement de situation complètement fou. Alors comme tout ceci s’articule autour d’un trafic de faux billets décortiqué de manière très détaillée, impossible de rater l’occasion de crier son amour immodéré pour l’un des plus grands polars de tous les temps.  

Police fédérale Los Angeles (1985) de William Friedkin

 

ANIMAUX

Gorky park (1983) de Michael Apted

Il fallait aller le cherche loin celui-là. Mais c’est l’occasion de faire la lumière sur un oublié et pourtant excellent thriller des années 80 qui propose un sacré duel de cinéma : William Hurt vs Lee Marvin. Dans cette enquête de trois meurtres particulièrement violents (leurs visages et doigts ayant été scalpés), Hurt joue le flic russe qui va trouver sur sa route un businessman américain (Marvin), adepte du trafic de zibeline. Un thriller à l’ancienne, avare en scènes d’action, très bavard mais magnifié constamment par son casting. À noter que Michael Apted reviendra de nouveau à l’univers du trafic d’animaux en mettant en scène l’histoire de Dian Fossey et sa lutte pour la préservation des gorilles en Afrique dans l’émouvant Gorilles dans la brume. Un film qui aurait pu prendre ici la place de Gorky Park.  

Gorky park (1983) de Michael Apted

 

SNUFF MOVIES

 

Tesis (1996) d’Alejandro Amenábar

On conclut ce top en Espagne avec le premier film du talentueux Alejandro Amenábar. Avant de nous offrir l’un des grands classiques du cinéma horrifique de ces vingt dernières années (Les Autres), le réalisateur espagnol nous avait déjà bien fait flipper avec ce thriller nous plongeant dans l’univers aussi effrayant que fascinant des snuff movies (soit des films où l’on peut voir des gens se faire torturer ou tuer pour de vrai !). A la fois réflexion intelligence sur le pouvoir de l’image et notre propension au voyeurisme parfois sans limite, Tesis offre surtout et avant tout un sacré moment de trouille. Vous êtes prévenus !

Tesis (1996) d’Alejandro Amenábar

Publié le 12/03/2018 par Laurent Pécha

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