Pour rentrer dans ce classement, il fallait que le film soit totalement australien. Une précision importante qui permettra de comprendre pourquoi un certain Saw, pour cause de bannière américaine, brille par son absence.
Déviation mortelle (1981) de Richard Franklin
Richard Franklin a failli apparaître dans ce top avec Patrick et son histoire de patient paralysé qui tue à distance avec son esprit, mais on lui a préféré finalement le très hitchcockien Road games (titre original). Road movie très stylisé qui s’amuse à se réapproprier les moments clés de certains films du maître du suspense (Franklin partira dans la foulée tourner aux USA un certains…Psychose 2), Déviation mortelle doit beaucoup à la présence de son couple vedette, Stacy Keach et Jaimie Lee « best scream queen ever » Curtis. Bancal, quelque peu vieillot mais indéniablement captivant, le film a en tout cas un supporter de poids en la personne de Quentin Tarantino qui ne rate jamais une occasion de l’encenser.
Long weekend (1978) de Colin Eggleston
Fascinant film qui a connu l’honneur d’un remake raté trente ans plus tard avec Jim Caviezel, Long weekend représente un peu l’archétype de l’horreur à l’australienne avec cette nature aussi attirante que dangereuse. Avec son message écolo presque avant l’heure, le long-métrage de Colin Eggleston dilate le temps, créé une tension inexorable au sein de son couple vedette tout en multipliant les images chocs où la nature, toute-puissante, devient le plus implacable des tueurs. Aussi déroutant que captivant.
Dangerous game (1987) de Stephen Hopkins
Premier film totalement méconnu du papa de Predator 2, ce slasher australien joue la carte du quasi huis-clos et se montre particulièrement stressant. Il faut dire que le bien trop sous-estimé Stephen Hopkins fait déjà preuve de cette aisance technique que beaucoup admireront dans la saison 1 de 24 heures chrono. En résulte un excellent exercice de style qui exploite à merveille la richesse esthétique de son grand magasin tout en mettant dans les pattes de nos héros un tueur particulièrement sauvage.
Razorback (1984) de Russell Mulcahy
Roi du vidéo-clip des années 80 et futur réalisateur du cultissime Highlander, Russell Mulcahy se fit connaître au cinéma avec ce Razorback, étonnant film d’attaques animalières. Certes, le film a pris un petit coup de vieux mais la capacité de son réalisateur pour créer des bons moments de frousse avec pas grand-chose sous la main, impressionne toujours autant. On peut voir aujourd’hui Razorback comme la profession de foi d’un cinéaste qui vivra et mourra avec le visuel marqué de ses films.
The Reef (2010) d’Andrew Traucki/ Black water (2007)d’ Andrew Traucki et David Nerlich
Un requin et un crocodile, mais le même réalisateur derrière ces deux histoires « vraies » mettant en péril un groupe d’individus face à une créature vorace. Eclipsés respectivement par Open water et Solitaire dans le même genre, les deux films valent plus qu’une séance de rattrapage. Traucki y démontre un sens de la tension et du suspense redoutables assorti d’images très impressionnantes susceptibles de vous faire bondir de votre fauteuil. Un sacré bon double programme animalier !
Killing ground (2016) de Damien Power
Et voilà, après presque d’un an d’existence, on fait une entorse à notre règle de ne jamais citer un film de notre plate-forme dans un de nos tops au risque de mettre notre impartialité en doute. Mais, difficile de passer outre le choc que nous a procuré Killing ground. Film âpre et sombre qui va jusqu’au bout de son terrible récit, le premier long-métrage de Damien Power ne fait rien pour donner envie d’aller camper dans l’outback australien. Une œuvre puissante et maligne dans son déroulé qui ne peut être conseillé qu’aux âmes les moins sensibles. Dans le genre, Delivrance pourrait presque aujourd’hui apparaître comme une promenade de santé.
Wolf creek (2005) de Greg McLean / Wolf Creek 2 (2013) de Greg McLean
Là aussi, on a eu du mal à en laisser un des deux de côté. C’est un peu comme nous demander de trancher entre Alien et Aliens. Fascinant boogeyman à visage humain, Mick Taylor est l’un des plus mémorables méchants vus au cinéma dans les années 2000. Et McLean ne se retient jamais pour montrer toute la perversité et la cruauté de son sadique tueur. Si le premier film joue habilement la carte de la découverte et la montée croissante de l’horreur jusqu’à un dernier tiers étouffant, le deuxième film est plus dans la veine justement d’Aliens et Terminator en jouant la carte d’une surenchère de l’action. Deux facettes complémentaires dont on espère que McLean clôturera un jour en trilogie.
Mister Babadook (2014) de Jennifer Kent
Pour son premier film, la comédienne Jennifer Kent réussit un sacré tour de force : Mister Babadook est l’un des meilleurs films d’horreur du nouveau millénaire, quel que soit son origine. Retrouvant l’essence de nos peurs ancestrales (celle du noir, du monstre qui se cache sous le lit ou dans le placard), la réalisatrice signe à la fois un drame humain bouleversant (bien aidé par son impressionnant duo de comédiens mère-fils) et un condensé de séquences terrifiantes d’où émerge un boogeyman instantanément iconique, qui n’a presque rien à envier à ses prestigieux devanciers (Freddy Krueger, Michael Myers, Jason Voorhees,…).
Picknick at Hanging Rock (1975) de Peter Weir
Il a failli ne pas intégrer ce top tant le récit n’est pas vraiment tourné vers l’horreur pure. Pour autant, difficile de passer à côté d’un des grands classiques du cinéma australien, deuxième film d’un des plus grands cinéastes de cette île du bout du monde. De cette histoire vraie de jeunes lycéennes ayant mystérieusement disparu au cours d’un picknick campagnard qui a de toute évidence fortement marqué la Sofia Coppola de Virgin suicides, Peter Weir signe une œuvre troublante qui s’appuie sur une atmosphère hors du temps. Avec sa photo onirique, sa bande originale enivrante, ses non-dits qui ensorcellent, Picknick at Hanging Rock reste toujours autant énigmatique tout en continuant d’exercer une fascination sans faille.
Solitaire (2007) de Greg McLean
Ayant connu une sortie massacrée un peu partout dans le monde (moins de 5 millions de recettes mondiales, moins de 10 000 entrées France), le film du roi de ce top, Greg McLean doit impérativement être rattrapé. Il s’agit d’un des tous meilleurs films d’attaques animalières jamais faits. Dans des paysages à la beauté stupéfiante, sublimé par une bande originale envoutante, le récit nous accroche d’entrée pour ne plus nous lâcher. A l’image des Dents de la mer, les apparitions du crocodile se font rares, mais sont toutes d’une intensité phénoménale à l’image d’un final littéralement asphyxiant.
Publié le 21/07/2018 par Laurent Pécha