The Confirmation avec Clive Owen est le premier film de Bob Nelson (à voir ici). Ce dernier s'est d'abord fait connaître pour son travail de scénariste avec en point d'orgue sa nomination à l'Oscar du meilleur scénario pour Nebraska en 2014. C'est l'occasion de faire un tour dans l'Histoire du 7ème art pour découvrir ceux qui se sont encore plus surpassés en tant que cinéaste que "simple" scénariste. Ou au moins, ont pu faire jeu égal avec leur prestigieuse première carrière. Petite règle avant de débuter la lecture de ce top : nous n'avons sélectionné que des artistes américains pour coller à la nationalité de Nelson (à l'exception d'un mais qui a fait toute sa carrière aux USA).
10- Christopher McQuarrie
Scénaristes : Public access (1993), Usual suspects (1995)
Premier film : Way of the gun (2000)
Le dernier de ce classement va en fait grincer plus d’une dent tant Usual suspects est considéré comme un immense film. A tort tant le film de Singer a un côté roublard qui a pris du plomb dans l’aile au fil des ans et des nouvelles visions (faut-il rappeler que les mecs nous roulent dans la farine en montrant des choses qui n’ont pas existé). Tout le contraire du premier film de McQuarrie qui avait laissé un sentiment mitigé à sa sortie, mais qui au regard de ce que le cinéaste est désormais devenu, a pris de la moelle. De plus, le duo Phillippe-Del Toro a de la gueule et les gunfights ont une sacré tenue visuelle.
9- Dalton Trumbo
Scénarios : Vacances romaines (1953), Exodus (1960), Spartacus (1960),
Premier et unique film : Johnny s’en va-t-en guerre (1971)
Là aussi, pas facile tant Trumbo fut l’un des plus grands scénaristes de son temps. La plus célèbre victime du Maccarthysme, lauréat de deux Oscars du meilleur scénario, fit pourtant une entrée fracassante en 1971 en signant Johnny s’en va-t-en guerre. Lauréat du Grand prix du jury au festival de Cannes, ce bouleversant pamphlet antimilitariste, laissait espérer une carrière de cinéaste d’exception. Malheureusement, tout ceci arrivait trop tard, Trumbo jusque quelques années après son unique chef d’œuvre.
8- Shane Black
Scénarios : L’arme fatale (1987), Last action hero (1993), Au revoir à jamais (1996)
Premier film : Kiss kiss bang bang (2005)
En termes d’écriture de polars, Shane Black en impose. Le bonhomme a presque (re)défini le genre à partir du milieu des années 80. Le voir parvenir à garder le même niveau avec sa première réalisation fut une surprise jouissive. Mieux, son Kiss kiss bang bang s’est bonifié avec le temps. Et on a, en cette année 2018, les yeux de Chimène sur sa relecture du mythe du Predator. Un univers qu’il connaît parfaitement pour avoir été un des membres du commando qui passait un sale quart d’heure dans le film original de McTiernan.
7- David Mamet
Scénarios : Le facteur sonne toujours deux fois (1981), Le Verdict (1982), Les Incorruptibles (1987)
Premier film : Engrenages (1987)
L’écriture, c’est son dada à David. L’un des plus célèbres dramaturges modernes a signé une liste impressionnante de textes saisissants. Au cinéma, il a connu de belles heures avec en point d’orgue son exceptionnel scénario des Incorruptibles de Brian De Palma. Pour autant, son passage derrière la caméra a marqué tant Engrenages fait figure de modèle de film noir à twists quand la mode n’était pas encore aux films à tiroirs. Une réussite magistrale que le cinéaste n’arrivera d’ailleurs jamais vraiment à égaler par la suite malgré d’excellents opus (La Prisonnière espagnole en tête).
6- Lawrence Kasdan
Scénarios : L’Empire contre-attaque (1980), Les Aventuriers de l’arche perdue (1981)
Premier film : La Fièvre au corps (1981)
Pour ses deux premiers scénarios, Kasdan envoie du lourd, du très lourd : rien moins que deux des films les plus iconiques et aimés depuis plusieurs décennies. Forcément, ses débuts derrière la caméra sont plus modestes. Pour autant, sa relecture du film noir est magistrale. La fièvre au corps est devenu au fil des années un petit classique du genre et Kathleen Turner a rejoint pour l’éternité le gratin des femmes fatales les plus célèbres du 7ème art.
5- Frank Darabont
Scénarios : Freddy 3 (1987), Le blob (1988), La Mouche 2 (1989)
Premier film : Les Evadés (1994)
Gros spécialiste du cinéma d’horreur ultra fun avec notamment les scripts jubilatoires de Freddy 3 et du Blob, Darabont surprend tout le monde en 1994 en adaptant une nouvelle de Stephen King qui n’a rien de fantastique. Ce fut le bon choix pour l’apprenti réalisateur puisque Les Evadés, après une sortie en dents de scie, allait prendre du galon pour accaparer définitivement le cœur des spectateurs (toujours numéro 1 en note sur le site imdb).
4- Judd Apatow
Scénarios : The Ben Stiller show (1992), Celtic pride (1996), séries tv : Freaks & geeks (1999)
Premier film : 40 ans, toujours puceau (2005)
En tant que scénariste, Judd Apatow a bien œuvré signant même une série devenue culte sur le tard (Freaks&geeks). Mais c'est vraiment quand il a décidé de mettre en scène ses histoires que la patte Apatow a été enfin reconnue à sa juste valeur. Et 40 ans, toujours puceau d'être le premier d'une série de films qui a littéralement créé une marque de fabrique. Au point de le rendre incontournable aux yeux de critiques qui ont toujours regardé la comédie avec un certain dédain.
3- John Hughes
Scénaristes : Bonjour les vacances (1983), Les Pirates de l’île sauvage (1983)
Premier film : Seize bougies pour Sam (1984)
Au début des années 80, John Hughes fait ses classes avec application et un certain talent (sa participation au culte Bonjour les vacances). Mais, en choisissant d'adapter ses propres histoires, le réalisateur du futur Breakfast club et Folle journée de Ferris Bueller, change de braquet. Avec Seize bougies pour Sam, il pose les jalons de ce que la comédie teenager allait être. Et ce pour le meilleur. Totalement culte !
2- Joseph L. Mankiewicz
Scénarios : L’Ennemi public n°1 (1934), Vivre sa vie (1935),
Premier film : Le Château du dragon (1946)
On entre ici dans la catégorie poids lourds. Scénariste aussi prolifique que talentueux, Mankiewicz a mis du temps à embrasser une carrière de cinéaste. Près de 15 ans à écrire pour les autres et puis Le Château du dragon arrive. Et le génie du réalisateur s'impose. Il n'écrira plus officiellement pour d'autres collègues, se « contentant » de créer une filmographie d'exception (Eve, Cléopâtre, Chaînes conjugales, La Comtesse aux pieds nus,...)
1- John Huston
Scénarios : L’Insoumise (1938), La Grande évasion (1941)
Premier film : Le Faucon Maltais (1941)
Après un nombre conséquent de scénarios parfois très prestigieux, John Huston se lance dans une carrière de cinéaste avec l’un des meilleurs premiers films de l’Histoire. Quintessence du film noir, adaptation mythique d’un roman du maître, Dashiell Hammett, Le Faucon maltais est un authentique chef d’œuvre. Et le début d’une des plus formidables carrières de cinéaste.
Publié le 11/01/2018 par Laurent Pécha